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  /  Primeurs   /  2017, l’année de tous les dangers !

Curieusement, les années en 7 ne sont pas toujours signe d’espérance de grand millésime. Il semble qu’il faille remonter à 1947 pour trouver un très beau millésime dans le Bordelais.

Comme pour confirmer les légendes, la nuit du 26 au 27 avril, puis de nouveau la nuit du 27 au 28 avril 2017, le gel s’abattait sur le vignoble Bordelais causant des dégâts considérables. Durant ces deux terribles nuits, près de la moitié du vignoble bordelais était touché par ces épisodes gélifs les plus violents depuis 1991. L’appellation Margaux, fut moins touchée et Siran eut la chance d’être pratiquement totalement épargné.

Mais ensuite, comme pour compenser ce triste épisode, il s’en est suivi un climat particulièrement propice au développement d’un joli millésime. Les deux mois de mai et juin, avec des températures plus élevées que la moyenne et une absence complète de pluies, favorisent une floraison rapide et particulièrement homogène. La vigne accumule une belle avance durant cette période.

Cette belle météo, après un épisode de pluie fin juin qui a permis à nos sols de faire ses réserves pour l’été, s’est maintenue au mois de juillet et a laissé la place à un mois d’août relativement sec et frais. Les nuits fraiches du mois d’août ont été propices au développement des arômes.

Et comme pour compenser le gel de printemps, comme si les pieds de vigne communiquaient entre eux, comme si la nature imposait son propre langage inaccessible à l’homme, nous avons observé que les vignobles non touchés par le gel se sont présentés aux vendanges avec des quantités réelles et très équilibrées dans la plupart des cas.

Après un léger épisode de pluie début septembre (72 mm en 10 jours) les vendanges ont pu commencer vers la mi-septembre avec de beaux raisins sains et bien mûrs. Les nuits très fraiches de septembre ont limité dans la plupart des situations les risques de développement du botrytis.

Les vendanges se termineront avec les cabernets sauvignon première quinzaine d’octobre. Les raisins 2017 sont riches en anthocyanes. Les vinifications se font rapidement. Et sans difficulté.

Sans être un monstre de puissance, ce vin sera l’exemple même de la douceur, de l’équilibre et du plaisir que peut apporter un grand Margaux.

Le millésime 2017 se présente bien et nous réalisons notre meilleur millésime en 7 depuis 1947 !

 

Édouard Miailhe