L'Histoire du domaine
Alors que sa situation, son terroir, sa notoriété méritaient largement l’inscription au classement de 1855, les Toulouse-Lautrec, propriétaires de Siran, légitimistes et fidèles à leur tradition familiale, avaient décliné l’invitation qui leur était faite de se voir inclure dans ce « classement bonapartiste ». Un temps classé Cru Bourgeois Exceptionnel aux côtés des châteaux Phélan-Ségur, Haut-Marbuzet, Chasse-Spleen, Château Siran trace sa voie, unique et singulière sur les chemins de l’excellence.
160 ans d'histoire familiale
C’est ce domaine complet, harmonieux, riche en biodiversité, au charme indéniable qui séduit Léo Barbier. Le vignoble de 17 hectares d’un seul tenant, au cœur des plus grands terroirs du Médoc est garant de son homogénéité. Léo Barbier, négociant en vins bordelais sait reconnaître les qualités de ce joyau. Après son acquisition le 14 janvier 1859 des mains de Jeanne-Adèle, Comtesse de Toulouse-Lautrec, il décide de développer et d’embellir la propriété.
Ses deux filles épousent en 1866 les frères Paul et Alexandre Sollberg. Mais les deux gendres font faillite entre 1883-85 et partent vivre en Argentine. Dès 1885 la famille fait appel à un neveu, Fréderic Miailhe, fils de Elie Miailhe et de Lovely Sollberg, pour gérer Siran avec un gendre Sollberg, Marcel Mortier. Fréderic Miailhe, courtier en vin, va tomber amoureux de Siran et s’y consacrer. Si bien qu’en 1915, il rachète les parts de ses tantes Sollberg. On lui doit notamment le toujours délicieux millésime 1918.
La Famille Miailhe
Établie à Portets au XVIIe siècle, la famille Miailhe compte parmi ses membres des maires, jurats, conseillers du roi. Elie Miailhe embrasse la profession de courtier en 1793. Ses descendants poursuivent cette charge de courtier sans discontinuer jusqu’en 1970. Leur dynamisme leur fit investir dans la viticulture médocaine entre 1920 et 1950.
Louis et Édouard, les fils de Fréderic lui succèderont. Louis apportera à Siran une passion pour les petits verdots et les merlots que l’on retrouve dans d’autres propriétés ayant appartenu à la famille Miailhe comme Pichon Comtesse de Lalande ou Palmer.
Après le décès d’Édouard Miailhe en 1959, les propriétés sont gérées dans l’indivision familiale puis réparties entre ses trois enfants. Siran revient à son fils William-Alain.
William-Alain Miailhe dirige Siran de 1978 à 1988. Il va doter la propriété d’outils modernes de vinification et engager les premiers œnologues conseil, Émile Peynaud, Guy Guimberteau, puis Jacques Boissenot. Brigitte Miailhe, son épouse lui succède de 1988 à 2007. Tous deux sont des grands amateurs d’art, on leur doit la série d’étiquettes du grand vin, créée par des artistes de renom qui va enchanter les amateurs de Siran pendant plus de 20 ans.
Depuis 2007, Édouard Miailhe, leur fils, a repris les rênes de la propriété. Il a entrepris d’importants investissements pour restructurer et moderniser le vignoble, le cuvier, l’arrivée des vendanges, les chais, les salles de dégustation, la boutique, le caveau. Ces efforts considérables permettent aujourd’hui à Siran d’assumer pleinement sa place d’assimilé aux Crus Classés de 1855.